En me rendant ce soir sur place pour constater les dégâts de la rue Jeanne d'Arc, et en rencontrant tour à tour de jeunes manifestants sincères mais dépassés, des personnes plus agées révoltées, des commerçants inquiets et des casseurs ...déjantés, je ne pouvais m'empêcher de penser que le problème du CPE, dont on peut discuter des modalités de mise en oeuvre, était largement dépassé par une crise beaucoup plus profonde : La grave crise démocratique que connait notre pays depuis probablement plus de 20 ans.
Les symptômes de cette crise se manifestent de façon épisodique. Les plus récents : 21 avril 2002, le rejet du traité constitutionnel européen, la crise des banlieues et maintenant la révolte des jeunes contre le CPE.
Toutes les personnes rencontrées, et avec lesquelles j'ai pu discuter, ce soir avaient un point commun : l'incompréhension. Tous exprimaient de façon plus ou moins claire le sentiment de ne plus avoir de repères.
Supprimer le symptôme, ou l'apaiser, ne guérit pas la maladie. Alors, quoi qu'il arrive pour le CPE, il faudra s'attaquer au vrai problème : redonner des repères et sortir de la crise de la démocratie que nous vivons actuellement. Elle nous paralyse et nous menace. Nous en guérir, sans état d'âme et sans tabou, est sans doute l'un des enjeux de 2007.