Je me rend compte qu'autour de moi, le choc du 29 mai a créé un état de sidération ; Peu de révolte, beaucoup d'incompréhension et d'inquiétude. Cet état second est celui d'un moment où on a l'impression que tout peut se passer. Mais personne ne sait quoi.
Il faut dès maintenant voir loin et se préparer à mettre en uvre le mot clé des années à venir : La réconciliation. On devrait d'ailleurs dire les réconciliations. C'est l'immense chantier qui s'ouvre :
- réconcilier la France avec l'Europe
- réconcilier les Français avec leurs représentants politiques
- réconcilier ces "France" du OUI et du NON, du haut et du bas (décidément je n'aime pas cette expression), de la confiance et de la peur. Il y a là urgence car chacune d'entre elles s'exaspère vis à vis de l'autre dans un mouvement dont il ne faudrait pas perdre le contrôle
- réconcilier les générations
- et puis surtout réconcilier les Français avec eux-même
Et la liste pourrait sans doute être prolongée.
Chacun de nous fait des rêves de concorde, de paix sociale et d'harmonie. Ils se heurtent bien souvent à la réalité : là où nous imaginions l'entente et les efforts conjugués, nous rencontrons incompréhension, méfiance et parfois même hostilité. Dure réalité individuelle et dans nos relations avec les autres.
La seule issue à nos conflits me semble passer par ces réconciliations. Pour être possible, elle exige une maturation personnelle et collective mais aussi un changement de regard sur nous-même et sur les autres. C'est notre nouveau challenge. Saurons nous le relever ? Je crois que c'est une piste importante de l'action publique dont doivent se saisir les hommes et les femmes politiques.