Mercredi dernier, j'ai participé à la convention économique de l'UMP. Le thème était ambitieux. Mais peut-on en contester la nécessité ? Le nouveau modèle français : un travail pour chacun, du pouvoir d'achat pour tous.
Je cite ici une partie du discours de clôture prononcé par Nicolas Sarkozy. Cette partie détaille les élèments nécessaires pour faire de la France un lieu favorable à la création et à l'implantation d'entreprises au sein de l'Europe. Je suis en plein accord avec cette analyse.
" ...Si un grand nombre de nos emplois sont protégés de la mondialisation, une partie importante de notre économie n’en est pas moins soumise à ses exigences.
Pour les pays qui ont su s’y préparer, la mondialisation est un avantage. Elle permet de baisser les prix de certains biens désormais importés tandis qu’elle ouvre des marchés immenses pour les produits des entreprises nationales. Dans une économie ouverte, la clé du succès économique, c’est d’accroître sa richesse marchande, c’est-à-dire échangeable avec les autres.
Mais pour les pays qui ne l’ont pas anticipée, la mondialisation sonne comme une double condamnation : sur le marché des biens de qualité moyenne, la compétition est perdue d’avance en raison des coûts salariaux des pays émergents ; sur le marché des biens innovants et de haute technologie, le retard s’accroît par rapport aux économies qui ont fait en temps utile le choix de l’innovation.
Nous avons le devoir d’apporter des réponses aux salariés des entreprises frappées par les délocalisations et aux territoires qui les accueillent. Il y va de l’emploi, mais aussi de savoir-faire entiers qui font partie de notre patrimoine.
Première urgence : faire souffler un vent de dynamisme sur la vie des entreprises et des affaires. Il ne s’agit pas de ne rien encadrer. Il s’agit de faire en sorte que, dans la vie économique aussi, la liberté soit la règle et l’interdiction l’exception. Levons les interdictions inutiles, simplifions les démarches, créons de la mobilité entre trop de statuts ou de secteurs qui s’ignorent.
Deuxième exigence : renforcer l’environnement concurrentiel, en particulier dans la grande distribution. Je le dis là aussi comme je le pense, même si cela doit déplaire à une partie de notre électorat : notre législation en la matière a non seulement augmenté les prix pour les consommateurs dans des proportions considérables, mais elle a aussi permis une concentration excessive de la grande distribution, qui déséquilibre les relations entre les fournisseurs et les distributeurs. Le développement de beaucoup d’entreprises de taille moyenne est étouffé sous la pression de distributeurs dont la puissance a été aggravée par nos lois.
Favorisons le développement des entreprises moyennes. 220 000 entreprises créées chaque année, c’est proportionnellement autant qu’aux Etats-Unis ; mais, à la différence de nos partenaires, très peu de ces entreprises deviennent des entreprises de taille moyenne. Cela pèse lourdement sur l’emploi, car ce sont dans ces entreprises que se situent les principales opportunités.
A cet effet, il faut réserver une partie de la commande publique aux PME. C’est un moyen puissant d’aider une entreprise à se développer et à gagner la confiance du marché. Nous devons réformer notre fiscalité pour qu’elle favorise la constitution d’une base actionnariale nationale, en cessant de faire de l’investissement en actions l’investissement le moins intéressant sur le plan fiscal. C’est nécessaire pour doter les entreprises moyennes en fonds propres. Et c’est aussi une vraie réponse à la montée en puissance des fonds de pensions américains qui peu à peu deviennent propriétaires de notre économie.
Enfin, nous devons d’urgence engager la réforme de la recherche et de l’enseignement supérieur. L’impact de nos travaux de recherche se classe au 12ème rang mondial, la première université française au 46ème, l’Ecole Polytechnique au 208ème, ce n’est pas acceptable.
Là encore, que d’hypocrisie et de mensonges répétés année après année ! La France s’enorgueillit de ses universités gratuites et ouvertes à tous. Mais dit-on aux Français que 55% des étudiants échouent au DEUG ? Leur dit-on que nous sommes le seul pays de l’OCDE à consacrer moins d’argent public à nos étudiants qu’à nos élèves du secondaire ? Leur dit-on que la France, malgré ses universités gratuites, est l’un des pays où le taux de jeunes qui font des études supérieures est inférieur de 14 points à la moyenne de l’OCDE ? Et que penser de l’état de nos campus et du niveau de vie d’un grand nombre de nos étudiants ?
Nos universités ont besoin de plus de moyens. Elles ont besoin d’être évaluées. Elles ont besoin de se regrouper entre elles, et de se rapprocher des grandes écoles, pour atteindre une crédibilité internationale et supprimer la coupure entre la recherche et les futures élites. Elles ont besoin d’une réelle autonomie de gestion et d’un réel pouvoir de décision, pour pouvoir se moderniser, adapter leurs enseignements à leur environnement, trouver des financements innovants.
Les efforts financiers engagés par la loi de finances pour 2005 en faveur de la recherche n’auront de portée réelle que si nous sommes capables de transformer les structures de la recherche en France pour rendre le système efficient : en finançant des projets plutôt que des organismes ; en procédant à l’évaluation des projets ; en mutualisant nos efforts avec les autres pays européens.
C'est l’un des volets de cette politique industrielle volontariste que je crois également nécessaire et que j’ai défendue avec toute mon énergie en lançant le dispositif des pôles de compétitivité..."
Voilà des pistes clairement ouvertes pour une réflexion sur les réformes salutaires à envisager pour notre pays.