Un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) nous apprend que l’amélioration des techniques de construction de l’habitat et des économies d’énergie serait plus efficace dans la lutte contre le réchauffement climatique que l’ensemble des réductions d’émission de gaz à effet de serre décidées par le Protocole de Kyoto.
Qu’il s’agisse des systèmes d’air conditionné, des ampoules moins gourmandes en électricité, d’une meilleure utilisation du béton, des métaux ou du bois dans les constructions : les experts de l’agence onusienne estiment que des milliards de dollars pourraient être économisés dans un secteur qui représente 30 à 40 % de la consommation mondiale d’énergie. "L’habitat peut jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique", souligne le rapport publié à Oslo dans le cadre d’une conférence sur les moyens de porter une croissance économique qui ne nuise pas à l’environnement.
Parmi les mesures simples énumérées par le PNUE : équiper les fenêtres de volets plus opaques pour stopper les rayons du soleil (et limiter ainsi l’élévation de la température dans les intérieurs), privilégier des ampoules moins consommatrices d’électricité (que les traditionnelles ampoules à filament), améliorer l’isolation et l’aération de l’habitat.
En France, les 30 millions de bâtiments existants consomment environ 46 % de l’énergie finale et produisent un quart des émissions de gaz à effet de serre. Avec la diminution naturelle des ressources fossiles, plus particulièrement du pétrole et bientôt du gaz naturel, cette situation n’est plus tenable, comme vient de le souligner le premier rapport du Haut Conseil de la science et de la technologie.
Le chauffage de l’habitat (qui représente 46 % de la consommation d’énergie) et les transports (25 %) sont deux formidables gisements d’économies. Sachant que l’ensemble de nos bâtiments consomment quasiment la moitié de toute l’énergie produite par la France, réussir à diviser par deux cette consommation énergétique reviendrait donc, in fine, à réduire d’un quart notre consommation énergétique globale.
Le problème est que, par nature, le parc de logements se renouvelle lentement, environ 1 % par an. Il faut donc non seulement imposer des normes énergétiques drastiques pour les immeubles neufs ("énergie zéro" et même énergie positive) mais faire un effort beaucoup plus important pour mieux isoler les bâtiments existants, grâce à des dispositifs fiscaux incitatifs.
En matière de lutte contre le gaspillage d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre, le rôle essentiel des logements et bureaux dans le gaspillage énergétique ne doit pas être oublié. A présent, confrontés au réchauffement accéléré de notre planète, nous devons prendre à bras le corps ce problème et utiliser toutes les ressources des avancées technologiques en matière d’isolation, de construction et d’énergies renouvelables pour concevoir sans attendre des bâtiments autosuffisants en énergie. Il y a là un énorme enjeu écologique et économique dont notre pays doit prendre conscience et que nous devrons décliner au niveau local.
via la lettre de René Trégouet